Auxerre

L’étang





L’étang a été dessiné sur ordinateur de manière à en préciser les différentes profondeur, la « zone de marnage », les pentes des rives, etc....

Un étang en site urbain n’est pas une mince affaire. Il faut à la fois garantir une certaine masse d’eau disposant d’une certaine profondeur pour que l’eau ne chauffe pas de manière excessive en été mais également garantir qu’aucun gamin ne se noiera. Certaines zones ont été creusées plus profondément les rives descendent en pente très douce de manière à constituer un périmètre très vaseux où les enfants qui s’y aventureraient, s’enfonceraient et ne pourraient plus marcher jusqu’à l’eau plus profonde.

L’étang fut donc précisément dessiné, calculé et évalué. Une couche d’argile complémentaire pour assurer son étanchéité fut prévue mais jamais mise en oeuvre car l’eau s’y installa dès que la trou fut creusé ; l’argile amassée pendant des millénaires suffisait. Une couche pouzzolane, roche volcanique naturelle, fut mise en place pour assurer le développement des bactéries nécessaires à l’équilibre de l’eau.

Malgré ces dessins très précis, il fallait réussir à appréhender l’ambiance recherchée en jouant de la blancheur des pierres, du reflet de l’eau et d’embrouillamini des plantations. Ce sont des encres, en noir et blanc, qui permirent d’imaginer les jeux de lumières, d’ombres et d’énergies.

A l’hiver 2007, dès que l’étang fut creusé, l’eau s’y installa tranquillement. Le ciel l’illumina et les maisons de Lucien Kroll s’y mirèrent tout naturellement. Le vide tourbillonnant des pentes de l’est et du nord tournait sur lui-même sur ce miroir. Pour lui permettre de s’arracher de cette plaque scintillante, de gros massifs ont construit des montagnes et des falaises. Le vide s’y installe, s’y repose puis repart.

Chaque pierre fut posée en fonction des autres, en fonction des points cardinaux, en fonction d’un principe essentiel : ne pas capter l’énergie du vide, juste la ménager.

Mai, juin... la végétation est extrêmement riche et diversifiée. C’est une explosion de formes et de couleurs. On se sait plus ce qui a été planté et ce qui est venu tout seul.

Les plantes de l’étang sont disposées selon 5 strates en fonction de leur adaptation à l’humidité : d’une zone aquatique, à des zones de marnages et de berges plus sèches.

Des masses rondes de houx (ilex crenata) s’insèrent entre les rochers qui structurent la pente. Les feuilles légères des fougères s’immiscent entre les saules aux feuilles de bambous. Sur la rive sud, juste devant la haie en fond de scène, les feuilles larges des Darneras font échos aux nymphéas.

Les arbres de l’étang

Les arbres de l’étang constituent un ensemble qui associe des feuillages de couleurs différentes en privilégiant les feuillages rouges en automne pour établir une continuité avec l’alignement des Amélanchiers prévus le long du ruisseau.

5 types d’arbres :

  1. Quercus palustris,
  2. Alnus glutosa imperialis,
  3. Salix exigua,
  4. Parossia persica,
  5. Eleagnus angustifolia.

Les Chêne des marais (Quercus palustris) sont des arbres à fort développement pyramidal dont le feuillage devient fortement rouge en automne.
Les Aulnes (alnus glutinosa imperialis) sont des arbres de bord d’eau qui poussent rapidement. Utilisés en cépées ils apporteront rapidement un feuillage léger que compléteront à proximité des saules (salix exigua) dont les feuilles ressemblent à celles des bambous.
Le long du ponton en bois, faisant ainsi barrière à la voirie, une haie dense de Parossia persica et d’oliviers de Bohème bordera le sud de l’étang.
Cette haie dressera un fond de scène colorée de rouge en automne par le feuillage des Parossia persica que les oliviers de bohèmes ponctueront et éclaireront de leurs feuilles presque blanches.